#11

Pierre était de retour dans le couloir des ombres. Tout était identique à la dernière fois – jusqu’à sa position. Mais il ne s’en souvenait pas. Il n’avait toujours aucune idée de ce qu’il était supposé attendre.

Soudain, une porte s’ouvrit près de lui, et une jeune femme fut poussée à l’extérieur par une main invisible. Elle avait la peau claire, des cheveux châtains longs et lisses, et une robe orange.

Pierre s’approcha et l’aida à se relever.

– Merci, dit-elle. Moi, c’est Magda.

Elle s’épousseta.

– T’es nouveau, par ici, hein ? C’est quoi ton nom ?

– Pierre. Mais, je…

– Viens, suis-moi.

Elle le guida dans le couloir, et semblait zigzaguer de manière à éviter les ombres. Ils arrivèrent devant un escalier en fer, au bord du couloir

– Tu me suis ? demanda-t-elle avant de se mettre à descendre les marches.

Au rez-de-chaussée, ils traversèrent un grand hall, et sortirent du bâtiment. Elle marcha d’un pas décidé à travers un parking où étaient garées d’antiques voitures à essence, traversa une route et s’arrêta au milieu d’un rond-point. En son centre, trônait une grande fontaine.

– Il faut que tu prennes un bain dans cette fontaine.

– Pardon ?

– Si tu veux voir les gens dont tu as aperçu les ombres, si tu veux vraiment entrer dans ce monde, il faut que tu plonges.

Autour d’eux, de vieilles voitures circulaient bruyamment, sans leur prêter attention. Ils étaient encerclés par une farandole de phares, qui imprimaient sur leurs rétines des formes de vagues. Comme s’ils étaient sur une île, en pleine zone industrielle.

– T’inquiète, je regarderai pas, ajouta-t-elle.

Pierre était tellement interloqué qu’il n’y avait même pas pensé. Il se déshabilla et descendit lentement dans l’eau de la fontaine. L’eau était froide. Quand il fut entièrement dans l’eau, il fit la planche. Il se sentit bizarre…

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#12

Pierre se réveilla dans une position très inconfortable, moite, au milieu de l’appartement vide de Kamel. Il avait l’impression d’avoir fait un rêve étrange, mais qui n’avait laissé aucune trace dans sa mémoire. La nuit avait dû être chaude.

Il but le café que Kamel avait préparé, l’aida à ranger ses dernières affaires, et ils se firent leurs adieux. Son ami partait habiter assez loin, hors de la ville, et le camion de déménagement ne pouvait pas prendre de passager.

Le ciel était couvert et le temps était lourd. Un orage se préparait pour l’après-midi. Pierre décida de faire quelques courses, et de rentrer à pied. Il se mit bientôt à pleuvoir fort, et il ne s’aventura pas hors des zones piétonnes couvertes qui bordaient les grands axes de circulation.

Arrivé chez lui, il rangea rapidement ses achats, et consulta ses messages. Lena, une fille sympathique du laboratoire où il avait fait son stage, prenait de ses nouvelles et lui proposait de l’aide pour son mémoire. Même s’il avait bien avancé ces derniers temps, il restait encore une bonne journée de travail avant d’avoir une première version présentable. Il proposa donc de la voir le lendemain, dans l’après-midi – sans lui avouer son énorme retard. Motivé par ce rendez-vous, il se mit au travail.

Comme prévu, l’orage éclata vers quinze heures. Heureusement, les infrastructures électriques étaient depuis des décennies insensible à la foudre, ce qui permit à Pierre d’avancer correctement. Il termina tard, et, fatigué, s’endormit aussitôt.

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#13

Ce fut une nuit sans rêve. Pierre se leva, et, comme son travail était suffisamment avancé, partit se promener.

Il lui restait beaucoup de temps avant son rendez-vous, fixé en fin d’après-midi. Encore intrigué par ce qu’il avait vu quelques jours plus tôt, il se dirigea à nouveau vers l’Est.

Il retrouva sans grande difficulté son chemin, mais quand il arriva devant ce qu’il pensait être l’entrée du passage, il ne trouva qu’une vieille porte en bois, peinte en vert, qui semblait avoir été là pendant des siècles. Elle était fermée.

Pensant s’être trompé, il fit le tour du quartier, mais ne trouva rien. Déçu, il décida de rentrer.

Il se souvint alors avoir pris une photo de l’endroit. Il sortit son téléphone, mais ne parvint pas à retrouver l’image. Avait-il rêvé toute sa visite ? Il ne pouvait se faire à cette idée. Pourtant… Il n’avait vu aucune porte à l’entrée de la ruelle, la dernière fois. Tout cela était étrange.

En rentrant, il prit une douce, copia les fichiers sur son portable, et sortit pour son rendez-vous. Il était un peu en avance, mais Lena l’attendait déjà au café. Ils s’assirent, elle commanda un cocktail, et lui un jus de pomme.

Comme dans la plupart des cafés, il y avait des cyber-tables. Derrière ce nom un peu désuet se cachaient des écrans spéciaux, qui se synchronisaient avec tous les terminaux que l’on posait dessus. Pierre put ainsi confortablement montrer son travail à Lena, qui y apporta diverses corrections, et quelques ajouts.

Après quelques heures, Lena parut satisfaite, et la conversation prit un tour plus banal. Ils parlèrent de l’avenir, des dernières découvertes…

Vers sept heures, Lena dut s’en aller, car elle était attendue quelque part. Pierre rentra, content de sa journée.

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#14

Pierre était assis, dans un couloir très fréquenté. Des dizaines de personnes passait allaient et venaient silencieusement, d’une porte à une autre. Enfin, ce n’étaient pas des personnes, plutôt des animaux anthropomorphes. Tous vêtus de la même manière : en costard, ou en jupon.

Une porte s’ouvrit, et une femme-girafe appela :

– Pierre Ducol.

Pierre sursauta, et s’avança.

– C’est moi.

– Veuillez me suivre.

Elle le guida vers un bureau qui semblait dater des années 1950, avec son mobilier en bois massif et sa moquette bleue. Une telle pièce tranchait avec la modernité du couloir.

– Alors, voyons voir… Vous aviez fait une demande d’accès au quartier topolonique. Eût égard à votre condition, cette requête a été validée par le Conseil somniatriciel. J’ai besoin, pour terminer la procédure, de votre signature ici et ici.

Pierre n’avait absolument rien compris. Un peu décontenancé, il signa mécaniquement les feuilles qu’on lui tendait.

– Très bien. Voici donc votre badge d’accès, et d’autres papiers d’information.

Il mit les document dans sa poche, et elle le raccompagna vers la sortie.

Il avait soudain une forte envie de soulager sa vessie. Il trouva sans trop de difficulté les toilette, et se rua dans une cabine. En sortant, il fut très surpris par son reflet dans le miroir.

Il était devenu une chèvre. Il porta sa main vers sa tête, et vit son reflet lever un sabot. Pourtant, quand il la regardait directement, il voyait bien sa main. Etrange.

C’était peut-être une question de perception. Pour les autres, dans ce monde, il devait apparaître chèvre; et rester lui-même en dedans.

Le monde se mit à vaciller autour de lui, et il s’évanouit.

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#15

Encore une nuit agitée. Lui qui d’habitude dormait si bien. Enfin, la journée s’annonçait ensoleillée.

En cherchant son portefeuille dans une poche de sa veste, Pierre trouva des papiers dont il n’avait aucun souvenir. Sur le premier était juste dessiné un symbole, une sorte d’étoile à sept branches, inscrite dans un carré. Le symbole lui parut vaguement familier, sans qu’il puisse se souvenir d’où il l’avait rencontré.

Le deuxième papier était un vieux plan de la ville, marqué de 12 croix vertes ; le troisième document était une grille horaires. Des annotations y avaient été griffonnées.

Enfin, il y avait une sorte de pass, plastifié. Avec son nom dessus, et le symbole.

Pierre était excité par cette « découverte ». Elle lui remémorait les chasses aux trésors de son enfance. Quand, pour son anniversaire, il fallait résoudre des énigmes pour trouver la cachette des friandises. Il se sentait un peu comme le héros d’un livre, qui partirait à la découverte d’un nouveau monde.

La grille horaire faisait mention d’un créneau horaire entre 15 et 18 heures, ce jour-ci. Rien ne permettait de savoir à quoi il fallait s’attendre, mais Pierre avait l’intuition qu’il fallait se rendre à un des lieux indiqués à ce moment-là.

Il regarda plus en détail la carte. Bien qu’elle fût vieille de plusieurs décennies, la ville restait reconnaissable. Il localisa sans grande difficulté son quartier son quartier, qui avait un peu changé. Un croix se trouvait non loin de chez lui, vers le Sud.

Attiré par le goût de l’aventure, il se dit qu’il s’y rendrait, un peu avant 15 heures.

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#16

L’endroit indiqué sur le plan était un parc mal entretenu, presque un terrain vague. Au milieu, une vieille fontaine, dont l’eau avait été remplacée par des ronces. En l’observant de plus près, il remarqua que les étages de la fontaine formaient un carré, et une étoile à sept branches.

Dans tous les jeux d’aventures, il y avait des énigmes à résoudre. Et il avait la furieuse impression d’être dans un tel jeu. Il se dit donc qu’il devait y avoir un mécanisme à enclencher.

A tout hasard, il sortit de sa poche le motif original. Il ne voyait pas vraiment en quoi cela allait vraiment l’aider, mais il tenta de comparer le symbole à la fontaine. Il finit par remarquer que l’orientation de l’étoile par rapport au carré était différente de celle du motif. Une branche était plus longue, et devait se trouver dans un coin du carré.

Il appuya sur la fontaine pour la faire tourner, en essayant vainement de ne pas se piquer aux ronces. Finalement, la pierre s’ébranla. Il amena la longue branche dans un coin, mais rien ne se passa.

Dépité, il était sur le point d’abandonner, quand il remarqua qu’un carré avait quatre coins – c’était une réflexion frappée au coin du bon sens. Il y avait encore trois manières de tourner la fontaine.

Au deuxième essai, il entendit un mécanisme s’enclencher. Un miroir apparut au sommet de la fontaine. Bien que le jardin fût à l’ombre, d’autres miroirs, judicieusement placés sur les immeubles alentour, amenaient un faisceau de lumière juste au bon endroit. Lequel était finalement dirigé vers une brique dans le mur.

Amusé, Pierre s’approcha de la brique. Il tenta de la pousser, mais rien ne se passa. Il vit alors la petite fente qui s’ouvrait sur le bord de la brique. Comme celle de la cantine. Il chercha fébrilement le pass au symbole dans sa poche, et l’inséra dans la fente. Aussitôt, une porte s’ouvrit devant lui.

Comme la dernière fois, le passage était long et sinueux. Plusieurs fenêtres étaient allumées, mais Pierre s’en tint à l’écart. L’épisode du perroquet l’avait marqué.

Au bout de la ruelle, Pierre découvrit le même parc et le même quartier que quelques jours plus tôt. Mais cette fois, il y avait de la vie.

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#17

Les gens étaient vêtus de manière étrange. Les habits étaient très colorés, et surtout très légers. Visuellement, il rappelaient à Pierre des personnages de dessins animés.

Les personne qu’il vit lui parurent toutes plus petites que la moyenne, et assez fluettes. Il n’était pas spécialement grand, mais il faisait facilement une tête de plus que les gens qu’il croisa. Il craignit un moment d’attirer l’attention, avant de remarquer que tous étaient obnubilés par les écrans.

Car il y en avait partout : dans les bars, sur les murs… Ils diffusaient tous des programmes étranges. Des courses automobiles, des histoires d’amour ou de guerre, des informations… Pourtant, tout paraissait déformé, irréel.

Pierre alla s’asseoir dans un bar, et commanda un jus de fruit. Il regarda les gens marcher, et se demanda dans quel monde il avait bien pu arriver. Il y avait des groupes, des familles, des couples… qui passaient, comme dans le monde « normal ». Mais les gens parlaient peu, et leur attention était entièrement tournée vers les écrans. De temps en temps, ils semblaient commenter ce qu’ils voyaient.

Il se posa ensuite des questions sur la manière par laquelle il était arrivé ici. Les papiers mystérieusement apparus dans la poche de sa veste. Le mécanisme pour ouvrir le passage. Il avait l’impression d’être un héros de roman – d’un roman dont il ne serait pas l’auteur. Mais dans une telle histoire, le héros a un but, il sait ce qu’il doit. Ce qui n’était pas son cas. Il avait, au fond, l’étrange sentiment d’avoir été un peu manipulé par une force invisible.

Curieux, il décida d’explorer un peu la zone – c’était ainsi qu’il appelait ce quartier. Il y avait surtout des bars et des restaurants. Quelques commerces : pharmacies, coiffeurs… Mais tout était surtout concentré dans et autour du grand centre commercial. Pierre y fit un tour rapide – il n’aimait pas beaucoup ce genre d’endroit. Il y avait toujours autant d’écrans autour de lui.

Un peu avant 18 heures, les écrans s’éteignirent progressivement. Les gens rentrèrent tous dans leur immeuble, les boutiques et les cafés fermèrent. Bientôt, il ne resta que Pierre dans la rue.

Avant de partir, il voulut entrer dans le parc, qu’il avait vu ouvert. Malheureusement, quelqu’un l’avait déjà fermé. Déçu, il repartit par le même chemin qu’à l’aller.

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#18

Pierre aurait bien aimé retourner dans la Zone, le plus tôt possible, mais il fut rattrapé par d’autres impératifs.

Les vacances de printemps étaient terminées. Comme Pierre travaillait comme surveillant dans un lycée, il allait devoir reprendre non seulement ses cours à l’université, mais aussi son boulot. Ce qui rendait la majorité des « horaires d’accès à la zone » incompatibles avec son emploi du temps.

La routine reprit le dessus. Les cours de biologie, de physique, de chimie ; les reports d’absence, la surveillance de la queue de la cantine… Au lycée, il s’entendait bien avec les autres « pions ». Il y avait Camille, qui suivait des études artistiques ; Julio, qui terminait un cursus de philosophie ; et Sophia, qui étudiait les mathématiques.

Le lycée était plutôt calme, le travail n’était pas trop fastidieux. Et la discussion avec les autres surveillants prenait parfois des tournures assez drôles, chacun ayant une vision des choses différente.

Cette bonne ambiance aidait à oublier les examens et la présentation du mémoire qui approchaient, avec la fin de l’année. Des choses bien trop prenantes et trop sérieuses pour perdre son temps dans une chasse au trésor infantile et inutile.

Il revit Lena plusieurs fois, surtout pour parler du mémoire et des études. Pierre la trouvait sympathique et joviale, mais elle gardait une part de mystère qu’il ne parvenait pas à éclaircir.

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#19

Cette dernière journée de printemps avait des allures d’automne, avec son ciel couvert d’un grand drap blanc. Un soleil sans ombre réchauffait un peu les passants.

– Voilà, je tenais à te remercier pour toute l’aide que tu m’as donnée. Même si je n’ai pas encore les résultats de mes examens, je te dois beaucoup.

Pierre tendit à Lena un paquet mal ficelé.

– Oh, merci… c’est trop gentil

– Oui, je, euh… en fait, j’avais prévu d’y aller avec un ami, et il ne peut pas, alors je… j’espère que t’aimeras.

Il bafouillait, comme pour se justifier. Il avait conscience d’être parfaitement ridicule.

– Oh, un concert de Sonalyse ? J’aime beaucoup ce qu’ils font !

En réalité, Pierre avait vérifié sur le profil websocial de son amie, avant de lui faire cette proposition.

– Ah ! Tant mieux ! Sinon… j’y serais allé seul…

– Ç’aurait été bête…

Il croisa son regard, toujours très pénétrant, puis se mit à fixer une chaise vide de la terrasse où ils prenaient un verre.

– Drôle de temps, non ? dit-il, pour remplir le silence.

– Oui. Vraiment pas un temps d’été. La météo annonce le même temps pendant quelques jours encore.

– Ça va être joyeux…

C’était bizarre, Pierre n’avait jamais été aussi mal-à-l’aise avec Lena.

– Ça bouge, au laboratoire ?

– Oh, pas tellement. On a découvert un poisson pieuvre, la semaine dernière. On n’en avait encore jamais observé, il se cachait profondément sous les roches. Mais sinon… rien de révolutionnaire.

Le téléphone de Lena sonna. Elle décrocha, échangea quelques mots avec son interlocuteur, et raccrocha, ennuyée.

– Je suis désolée, mais je dois y aller. Une urgence. Rien de grave, rassure-toi.

– C’est pas grave. A mercredi !

Pierre la regarda partir, sans parvenir à se débarrasser de l’impression qu’il y avait anguille sous roche. Quelque chose d’étrange, dans sa précipitation…

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#20

Pierre ouvrit les yeux. Il était étendu, à plat ventre, dans un couloir sombre et désert. Il se releva, et regarda autour de lui. Le couloir était propre, mais la lumière clignotante et froide des néons qui grésillaient rendait l’endroit glauque. Il essaya d’ouvrir une porte, mais elles étaient toutes fermées.

Soudain, un des néons se mit à faire des étincelles, qui atterrirent dans une corbeille à papier. En très peu de temps, tout le couloir était en feu.

Courir. C’était la seule issue qui se présentait à Pierre. Pour échapper à ce mur de feu qui avançait à grande vitesse, en léchant les parois.

Il n’avait plus fait de sport depuis bien trop longtemps. Il avait les poumons en feu, même s’il n’avait respiré aucune fumée toxique. Tout son corps lui envoyait des signaux de détresse, et pourtant, il continuait. Mû par une force insoupçonnée.

Le couloir était très long, mais il avait bien une fin – contrairement à la première impression qu’en avait eu Pierre. Et après, il n’y avait rien.

Ou plutôt, si, quelques mètres en contrebas, une grande prairie ondulait à perte de vue à la lumière de la lune. Coincé entre le feu et le vide, Pierre n’avait pas beaucoup de choix. Il prit une grande inspiration, et plongea.

Il plongea, oui. C’était le terme le plus approprié, puisque la terre sembla s’ouvrir sous son poids, puis le ramena à la surface.

Il paniqua un peu, avant de comprendre qu’il était dans une mer d’herbe. Ses mouvements devinrent plus contrôlés, à mesure qu’il se calmait et retrouvait les gestes de la nage.

Il se retourna, pour voir le bâtiment entier prendre feu. Ce n’était qu’un décor, en fait, qui reposait sur des piliers en acier. Il n’y avait rien, derrière les portes. Seul existait le couloir.

Un morceau en feu se détacha alors. Il s’enfonça dans la terre de la même manière que Pierre. Mais là où l’eau aurait éteint le feu, l’herbe s’embrasa. Et Pierre se mit à nager du mieux qu’il pouvait pour échapper à l’incendie.

Au moment où le feu allait le rattraper, il sentit deux grandes serres d’aigle l’arracher de la surface de l’herbe. Il aperçut une femme montée sur un grand griffon, avant de perdre connaissance.

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