Jacques attendait Véronique à la gare. Après 4 ou 5 changements de date, et un – petit – détour par Bordeaux, elle avait finit par envoyer un message pour annoncer que son TGV était arrivé à Marseille, et qu’il ne lui restait plus qu’à prendre le TER. Enfin, presque.
Jacques, qui était déjà à la gare, reçut un peu trop tard un autre message – comme toujours, en style télégraphique, et en majuscules. Elle avait oublié un de ses sacs dans le TGV. Le temps de parlementer au guichet pour le récupérer – il avait été trouvé par l’équipe de nettoyage -, elle avait manqué l’omnibus. Il fallait donc attendre le train suivant, une heure plus tard…
Connaissant bien « Véro », rien de tout cela ne surprenait vraiment Jacques – « tout va mal qui finit bien ». Aussi, il s’était assis à lire le journal. A la une de la presse locale figurait, bien sûr, les sirènes. Il fut étonné de trouver une photo de lui, en plein sauvetage, au milieu de l’article. Heureusement, la photo, prise d’un téléphone portable, était de trop mauvaise qualité pour qu’on l’identifie.
Il appris, amusé, que les vidéos de l’évènement attiraient des milliers d’internautes sur Youtube, et que plusieurs groupes Facebook avaient été créés – allant de « Si toi aussi tu veut passait ta nui avec une sirène ♥ » à « Pour l’immersion des corps des sirènes », en passant par « Non aux mutantes sur nos côtes »… Plus intéressant, l’article expliquait que les sirènes avaient été confiées au CNRS, qui ferait des études « dans le plus grand respect des corps ».
Jacques s’informa ensuite des nouvelles locales, et apprit que ce jour-là se tenait la kermesse de l’école ; que le patron de la boîte de nuit locale avait été assassiné ; et que la mairie inaugurait un nouveau rond-point.