Jacques raccrocha, pensif. Il était assez surpris par l’attitude de son ami : son optimisme était heureux à voir. Yves avait toujours eu un fort tempérament – quand il prenait une décision, il la suivait. Il n’avais visiblement pas changé. Peut-être était-ce seulement une façade, une apparence qui cachait des faiblesses, des doutes. Mais il y avait une telle volonté derrière ses paroles, qu’il était difficile de ne pas y croire.
Jacques se demandait ce qu’il aurait fait dans pareille situation. Il était bien conscient qu’il n’était jamais possible de savoir à l’avance, mais il ne pouvait s’empêcher de se poser cette question. A vrai dire, il ne pensait pas qu’il aurait un tel courage, une telle volonté, et admirait d’autant plus la combativité d’Yves.
Il sortit dans le jardin. L’herbe avait beaucoup poussé, et des fleurs apportaient, ici et là, des taches de couleur. C’était un peu surprenant : avec cette sécheresse, tout devrait être jaune et fané…
Pendant la discussion, Jacques avait reçu un message. Il le lut. C’était Véronique, une amie de ses parents, qui annonçait sa venue. Jacques l’aimait bien, mais craignait un peu qu’elle n’amène avec elle quelques catastrophes, comme cela arrivait souvent avec elle. Enfin, au moins, la suite promettait d’être distrayante.