#21

Le matin, Jacques allait parfois à la pêche. Ces jours-là, il se levait avant l’aube, prenait sa canne, et s’en allait s’installer sur une pointe rocheuse. Il profitait ainsi des heures les plus calmes et fraîches de la journée.

Il lançait sa ligne, et attendait. De temps en temps, un poisson mordait à l’hameçon. Jacques remontait alors la ligne, et mettait sa prise dans un seau. Il y avait des fois où il gardait sa pêche, pour son déjeuner; mais bien souvent, il relâchait ses  poissons.

Car la pêche n’était qu’un prétexte pour venir si tôt voir la mer. De là où il s’installait, il contemplait toute la baie. Les bateaux de pêche allaient et venaient pour remonter leurs filets, et en poser d’autres. Leur sillage dessinait des lignes douces et régulières sur la mer, plate comme un lac, au petit matin.

Le ciel s’éclaircissait progressivement, et finalement, le soleil arrivait. Il réchauffait d’abord les bateaux qui rentraient au port, suivis par des nuées de goéland. Puis, il embrasait les falaises rouges, et les pinèdes. La mer changeait de couleur avec le ciel. De grise, elle devenait progressivement bleu profond.

A ce moment-là, une légère brise commençait à souffler, et ridait la mer. La chaleur montait : le jour était levé.

Alors, Jacques remballait ses affaires et rentrait lentement à la villa.

Posté dans 2011 - Sans titre | Commenter

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