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La vie toute tracée qu’il avait jusque-là acceptée – de bon cœur, même -, il se demandait maintenant si c’était bien la sienne. Sa peur de « rater sa vie », en ne choisissant pas la voie qui l’attirerait vraiment, grandissait de jour en jour. Au point que ses parents décidèrent de lui laisser l’été  pour y réfléchir et prendre – seul – la bonne décision. Mais voilà : faire des choix n’avait jamais été son fort.

Jacques avait du mal à imaginer ses parents dans la même situation, trente-cinq ans plus tôt. Pourtant, il se disait que, pour qu’ils aient accepté de le laisser faire ses choix, peut-être avaient-ils ressenti les mêmes doutes. Il savait bien quel était le « bon » choix, selon eux : reprendre le flambeau de la lignée d’ingénieur à laquelle il appartenait. Mais la routine, la monotonie du travail le faisait soudain fuir une vie trop cadrée.

Et quand il se rendait compte qu’il était incapable de faire quoi que ce soit d’autre, ses doutes ne faisaient qu’empirer.

Posté dans 2011 - Sans titre | Commenter

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