#57

Isabelle marchait sur la plage, les pieds dans l’eau. Il soufflait un mistral assez fort, mais cette plage était protégée du vent. Au loin, Juliette filait à grande vitesse, en Laser.

Isabelle pensait toujours à Denise, et avait déjà échafaudé mille théories, plus invraisemblables – et sordides – les unes que les autres, concernant cet enfant caché. C’était stupide, elle le savait, mais elle ne pouvait s’en empêcher.

Elle était convaincue que la réponse à ses questions était dans le bureau. Mais il était verrouillé, et elle se sentait bien incapable de subtiliser la clé à Denise, pendant sa sieste sur le canapé.

Elle fut ramenée à la réalité par un insecte qu’elle manqua d’écraser. En y regardant de plus près, elle s’aperçut que c’était une fourmi – de trois centimètres de long. Il y en avait toute une colonie, en train de bâtir une fourmilière géante, au milieu de la plage.

Elle contourna le chantier, et remonta sur la route. Elle se mit à la rambarde, à contempler les ouvrières qui s’activaient à l’érection d’une fourmilière très aérienne.

– Bonjour !

Elle se retourna. C’était la femme qui était passée la veille, Véronique. Elle était accompagnée de Jacques.

– Bonjour, répondit-elle.

Elle se força un peu à sourire.

– Bonjour, dit enfin Jacques.

Ils se retournèrent, pour contempler la fourmilière.

Posté dans 2011 - Sans titre | Commenter

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