#54

Isabelle avait été surprise de croiser – à nouveau – ce « Jacques » des sirènes. Elle avait compris qu’il était venu avec une amie voir Denise, mais il ne semblait pas très intéressé par la discussion entre femmes. Et maintenant, il restait planté là, ne sachant que faire.

– C’est une grande maison, non ?

Isabelle avait dit la première chose qui lui était passé par la tête, histoire de rompre le silence.

– Oui… Une grande et vieille maison…

Le silence revint, mais Isabelle lui laissa peu de répit.

– J’aime pas trop les vieilles maisons… Les murs suintent de secrets de famille, de non-dits…

– Ah… Moi… Je m’y sens bien. Elles ont résisté au temps, aux années. Comme… comme un phare face à la mer.

Il se tut, et se remplit un autre verre d’eau. Il semblait très gêné, maintenant.

Ce fut Denise qui balaya le silence, cette fois.

– Ah, bonjour Isabelle ! Vous allez bien ? Ce sont des amis qui sont venus me voir. Jacques, et Véronique.

– Enchantée, dit Véronique

Elle parut à Isabelle amusante, très enthousiaste. Une artiste, sans doute.

Ils allèrent ensuite au salon. Denise expliquait à ses invités comment elle louait sa chambre, pour « combler le vide ». Quand la conversation changea de sujet, Isabelle s’éclipsa discrètement.

Elle se demandait quel était ce vide qu’il fallait combler.

Posté dans 2011 - Sans titre | Commenter

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