#52

Au cours de leur discussion, cet après-midi, Jacques prononça, pour une raison ou pour une autre, le nom de Denise. Aussitôt, Véro se souvint de son amie peintre qui vivait dans le village, et voulut aller la voir.

Jacques réussit à la convaincre qu’il était inutile de partir sur-le-champ, sans même savoir si elle était chez elle. Il passa un coup de téléphone, mais ce fut une jeune femme qui répondit, dont la voix n’était pas étrangère à Jacques.

Elle transmit le combiné à Denise. La vieille dame était un peu fatiguée, affaiblie par le mauvais temps. Elle ne se sentait pas d’avoir de la visite aujourd’hui, mais serait ravie de les recevoir demain.

A défaut d’aller voir leur amie, Jacques et Véro partirent se promener, et faire le tour du village.

Ils arrivèrent d’abord à la coulée de boue. De nombreuses personnes tentaient la traversée à pied, mais cela restait assez périlleux. La boue avait littéralement coupé en deux la terre, et avait terminé sa course par-dessus la falaise. C’était un endroit surprenant pour une coulée de boue : le relief était assez plat.

Ils remontèrent ensuite au nord, en longeant la coulée. Et ils arrivèrent bientôt au fleuve, qui était encore gros, gonflé par les pluies. La coulée partait juste un peu en aval de la rivière. Ils redescendirent ensuite jusqu’à la mer, constatant les dégâts : ponts effondrés, végétation emportée… C’était assez impressionnant.

Ils virent enfin le poteau électrique abattu, qui dans sa chute avait écrasé plusieurs installations techniques autour de lui. On aurait voulu couper le village du monde, on n’aurait pas fait mieux, pensa Jacques. Ils étaient comme sur une île, raccrochée à la terre ferme. Et pendant ce temps, Véro avait pris de nombreuses photos.

Posté dans 2011 - Sans titre | Commenter

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