#50

Avec cette pluie, Jacques sortait le moins possible. Il allait faire les courses, s’acheter quelques revues, et rentrait au plus vite. Il passait ses journées à lire, et regarder des films.

Véro, au contraire, passait ses journées dehors – et rentrait complètement trempée. Elle parcourait les rues et les sentiers, l’appareil photo à la main, à capturer nombre d’images insolites. Elle cherchait à immortaliser l’atmosphère irréelle qui régnait. Les maisons typiquement provençales, les touristes perdus dans la rues, noyés dans une pluie tropicale ; les plages que même la mer avait désertées, laissant voir les rochers pleins de posidonies exposés à l’air…

Véro photographia aussi les illuminés qui annonçaient la fin du monde, le Jugement dernier. De plus en plus de gens cédaient à la panique. Le pire fut quand l’électricité fut coupée. Soudain, tous étaient dehors, à demander au voisin s’il avait du courant. Ils durent se rendre à l’évidence : tout le village était concerné. Les gens rentrèrent chez eux, résignés à attendre le rétablissement de l’électricité. Le poteau effondré avait également endommagé le transformateur principal, et les travaux à faire étaient trop importants pour être réalisés dans la journée.

La mairie mit en place une cellule d’aide au gymnase municipal, principalement pour les premiers secours. Et la nuit se passa à la lampe de poche, à la chandelle ou à la lumière des éclairs.

Et le matin, le soleil brillait, triomphant, dans un ciel sans nuage.

Posté dans 2011 - Sans titre | Commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *