#49

La pluie faisait grossir les rivières. Assez vite, le sol ne put plus absorber l’eau. Les routes devenaient des torrents de boue, la circulation était de plus en plus affectée. On craignait les glissements de terrain, les inondations, mais – heureusement – rien de tout cela ne se produisit.

Les fleuves déversaient leur eau marronâsse dans la mer, qui ne parvenait plus à la disperser. Toutes les plages étaient fermées, pour cause de pollution bactérienne.

La pluie et l’humidité finirent par entraîner la formation d’une brume opaque, ne permettant qu’une visibilité de quelques mètres. On se serait cru en Écosse – quelques degrés en plus.

Plus aucun bateau ne sortait, à part la navette de l’île, qui assurait vaillamment son service. Les marées s’accentuèrent, jusqu’à ce qu’au matin du cinquième jour, le port soit à sec. Isabelle trouvait assez incongrue la vue des bateaux échoués, qui pendaient à leurs amarres trop courtes. A la marée haute suivante, peu de bateaux restèrent à flots, trop abîmés par leur échouage.

Le sixième jour, une coulée de boue coupa la route principale, et le fleuve emporta un à un, comme des dominos, tous les ponts qui permettaient l’accès au village.

Le septième jour, un poteau électrique tomba, privant le village d’électricité. Ils étaient coupés du monde.

Posté dans 2011 - Sans titre | Commenter

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