Et puis, soudain, au milieu du mois de juin, il se mit à pleuvoir. Et cela n’arrêta pas pendant toute une semaine. Isabelle observa, amusée, la réaction des gens face au « déluge ». Toutes les terrasses étaient rangées, peu de bars et de boutiques restaient ouverts. La plage était presque déserte, tout comme les rues. Les gens se déplaçaient en courant, courbés pour se protéger de la pluie.
Tous les magasins étaient en pénurie de parapluies et d’imperméables. Le marché était très réduit, commençait tard, finissait tôt. Les clients étaient peu nombreux. Et toutes les conversations tournaient autour de ce « temps de chien ».
– Mais quand cela va-t-il finir ! C’est plus possible !
– C’est du jamais vu !
– Saleté de temps ! On a fait 10 couverts, hier !
– Demain, si ça continue, j’m’amène en combi de plongée !
– Encore trois jours comme ça, et je mets la clé sous la porte, moi…
Isabelle, qui venait du – lointain – Nord, n’était pas dérangée par la pluie. Comme la température restait élevée, elle trouvait même agréable de marcher entre les gouttes. La mer avait pris une profonde teinte gris-vert, très reposante pour les yeux. On se serait cru à l’automne.
En revanche, elle avait toujours eu très peur des orages. C’était bête, mais elle n’y pouvait rien. Alors, les nuits d’orage, elle restait éveillée, recroquevillée devant la fenêtre, à regarder le ciel noir zébré de lumière.