Isabelle s’était faite assez vite à son nouveau rythme de vie. Ce n’était pas tout à fait le travail dont elle aurait rêvé, et il pouvait parfois être pénible, mais il lui permettait d’observer le comportement des gens.
Charles insistait pour s’occuper lui-même des « habitués ». Il savait ce qu’ils voulaient, veillait à ce qu’ils soient bien servis, et leur faisait souvent de petits gestes commerciaux – quand les produits étaient un peu abîmés, par exemple. Parmi ces habitués, elle remarqua qu’il y avait le « Jacques » du sauvetage des sirènes. Heureusement qu’il était servi sans avoir à le demander, car il paraissait parfois un peu dans la lune, capable d’oublier la moitié de ses achats.
De temps à autre, Juliette passait la voir. Mais elles ne pouvaient pas trop discuter, car Isabelle était trop occupée – comme son amie n’avait jamais aimé se lever tôt, elle venait souvent en fin de matinée, aux heures les plus chargées.
L’après-midi, Juliette faisait souvent une sieste. Elle allait parfois à la plage. Maintenant, elle se baignait bien volontiers – avec cette chaleur, c’était presque devenu vital. Et le soir, quand elle ne travaillait pas le lendemain, elle retrouvait Juliette, et elles faisaient un tour, ensemble.