Et c’est ainsi qu’Isabelle apprit à vendre des salades – et d’autres fruits et légumes. Ce n’était pas aussi facile qu’elle le pensait. Elle avait du mal à se représenter la quantité que demandait le client, et mettait toujours un peu trop de fruits dans le sac, qu’elle devait alors enlever. Et elle ne savait pas juger rapidement de la maturité d’un fruit – selon si c’était pour consommer le jour même ou plus tard…
Les « patrons » étaient de bon conseil, et tenaient à ce que les clients soient bien servis. La concurrence était rude entre les maraîchers, et à défaut de pratiquer les prix les plus bas, il fallait miser sur la qualité.
Isabelle put aussi observer les différentes « vagues » d’acheteurs. Il y avait d’abord les restaurateurs, et les employés des bateaux de luxe, qui venaient très tôt choisir les meilleurs produits, avant que la chaleur ne les abîme. Ensuite, la fréquentation augmentait, en même temps que le soleil s’élevait dans le ciel. Globalement, elle remarqua que les personnes âgées venaient plus tôt, pour fuir la foule et la chaleur.
En milieu de matinée, le marché battait son plein. Ils n’étaient pas trop de trois pour servir tous les clients qui affluaient. Puis, vers treize heures, l’activité diminuait. Les vendeurs remballaient tour à tour leur marchandise, et partaient.
Charles referma les portes de la fourgonnette à quatorze heures dix. Ils étaient assez content d’Isabelle. Certes, elle avait encore un peu de mal, mais ils savaient que ce qui lui manquait, c’était simplement de l’expérience.
Isabelle, épuisée, rentra manger un bout, et faire une sieste.