#35

Véronique avait fini par arriver. Ils descendaient maintenant le chemin de la gare. Jacques n’écoutait qu’à moitié les aventures de Véro et ses plans pour la suite de l’été. Non, Jacques était perdu dans ses pensées. Et ses pensées tournaient autour des sirènes. Soudain, Véro s’exclama :

– Oh, ils ont installé un mur végétal ? C’est beau !

Et en effet, devant eux, un magnifique mur recouvert de plantes. Qui n’était pas là quelques semaines plus tôt, il l’aurait juré. Ce devait être l’immeuble enseveli par le lierre dont on avait parlé. A part que ce n’était pas du lierre, non. C’était toute une flore qui s’était développée, avec un certain nombre de plantes exotiques…

– Tiens, ça forme un visage ! C’est fortiche, dis donc.

Maintenant qu’elle le disait, oui, Jacques y voyait un visage. On aurait dit… Non, Jacques était incapable d’identifier qui. Pourtant, le visage paraissait familier.

Ils continuèrent leur chemin. Jacques resta évasif concernant ce « mur végétal », il ne voulait pas aborder ce sujet immédiatement. Il se contentait d’approuver ce qu’elle suggérait. Rapidement, elle reprit le récit de ses aventures : le contrôle technique de la voiture dont la troisième vitesse ne fonctionnait plus – il suffisait de trouver un garagiste qui se contente d’un tour de parking, et ne dépasse jamais la seconde – ; l’appartement à Bordeaux qu’elle voulait vendre – depuis au moins dix ans…

Jacques sourit. Non, elle n’avait pas changé.

Posté dans 2011 - Sans titre | Commenter

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