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Pendant les semaines qui suivirent, le nouveau pouvoir du monde des rêves prit ses marques et chercha à mettre en œuvre les changements annoncés. Pour l’instant, c’était le petit groupe de rebelles qui était entré dans le palais qui dirigeait les opérations. Mais ce n’était que provisoire.

Ils s’occupèrent d’abord de re-répartir les rôles dans les rêves. On pouvait contrôler l’attribution de certains rêves dans une salle de contrôle, remplie d’écrans à reconnaissance de mouvements.

L’idée initiale était d’effacer toutes les associations « rêve-acteur » spécifique, pour supprimer toute forme de privilège. Mais quelqu’un objecta que ce serait risqué : les rêves de dictateurs ou de mégalomanes, entre les mains de n’importe qui, pourraient nourrir les appétits de pouvoir et les ambitions de coup d’état. Ils décidèrent donc, d’un commun accord, d’attribuer les rêves de dictateurs à des personnes « dignes de confiance, qui avaient prouvé leur volonté de lutter contre l’oppression du peuple » – autrement dit, des rebelles. Et de priver l’ex-oligarchie des rêves de personnalités importantes, en « punition ».

Pour ce qui était de la répartition des passages en zone topolonique, ils supprimèrent tous les privilèges existants. Malheureusement, il y en avait peu, et il était impossible d’augmenter significativement le temps de repos. Même en diminuant celui des ex-oligarques et de leurs sympathisants, ils ne purent redistribuer que quelques heures aux rebelles. La production des rêves demandait trop de main-d’œuvre, en permanence, et on ne pouvait pas diminuer les effectifs. Enfin, c’était toujours ça de pris.

Pour terminer, ils organisèrent des élections pour instaurer un gouvernement démocratique. Seulement, ce monde était bien trop grand pour interroger tous ses habitants en même temps. Et les gens bougeaient trop, au gré des attributions de poste chaque jour, pour que des élections « locales » aient un sens. Ils se résignèrent donc à faire une élection avec les personnes aux alentours du Palais de Mille et Une nuits, un soir.

Pour avoir quelques candidats, ils avaient organisé une campagne de recrutement dans les zones topoloniques. Il y eut deux personnes qui se présentèrent, seules – en plus du « chef » du groupe des rebelles. Sans surprise, ce fut lui qui gagna les élections.

Posté dans 2012 - Révolutions | Commenter

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