#36

Pierre sortit de son sommeil sous plusieurs épaisseurs de couvertures. Il était sous une tente, et un vent glacial y pénétrait par les interstices du tissu. Il se dépêcha d’enfiler les vêtements chauds qui étaient posés à côté de lui. Il sorti ensuite de la tente.

Il était au sommet d’une montagne enneigée. Le soleil venait de se lever, et la vue était magnifique. La montagne surplombait les nuages et projetait son ombre majestueuse sur la couche de brouillard qui s’élevait de la vallée.

Il vit un groupe de personnes assises autour d’un feu, en contrebas. En s’approchant, il reconnut le cerf de la fin de la vidéo, et la robe rouge de Magda.

– Bonjour ! dit-il

– Bonjour ! répondit le cerf. Voulez-vous du thé ?

– Volontiers ! Il ne fait pas très chaud, par ici.

– Et encore, le soleil s’est levé ! s’exclama Magda.

Pierre prit la tasse que le cerf lui tendit. Il le but à petites gorgées. Le thé était brûlant, mais ce n’était pas désagréable.

– Magda, je me demandais… Pourquoi, dans la vidéo, apparais-tu en louve, et ici en humaine ?

– Lance un enregistrement audio sur ton portable. Ca m’évitera d’avoir à me répéter tous les soirs…

Pierre s’exécuta.

– Eh bien, les habitants de ce monde sont des animaux anthropomorphes, comme tu as pu le constater. Sauf dans les quartiers topoloniques, où la proximité du monde réel leur donne une apparence humaine. Dans les rêves, ils sont normalement invisibles, et le cerveau les remplace par des personnes croisées dans le monde réel, s’il le peut. C’est d’ailleurs réciproque : eux-mêmes ne nous voient pas forcément. Mais tu as suivi un rituel d’entrée dans ce monde qui t’a donné un avatar « onirique », qui est une chèvre. C’est grâce à cela que tu peux voir les habitants de ce monde tels qu’ils sont, et qu’ils peuvent te voir. Quant à moi, je suis dans la même situation que toi : étant humaine, tes yeux voient ma forme « naturelle ». Ce n’est pas le cas de ton téléphone, qui voit ce que les gens d’ici voient : nos avatars oniriques – une louve, pour moi. C’est clair ?

– Euh, à peu près… mentit Pierre

– Tant mieux, car il faut qu’on parte.

Ce cerf et d’autres hommes-animaux avaient rangé le camp pendant la discussion. Ils émirent un cri étrange, et des griffons apparurent.

Magda monta sur l’un d’eux avec aisance, et tendit la main à Pierre.

– Viens, monte ! N’aie pas peur !

Pierre eut beaucoup de mal à s’installer sur l’oiseau, ce qui fit rire Magda. Heureusement, le griffon était très docile…

Ils décollèrent en groupe. C’était très impressionnant, cette sensation d’envol.

Posté dans 2012 - Révolutions | Commenter

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