#27

Pierre se réveilla en sursaut. Il avait dû faire un cauchemar – ça ne lui arrivait que très rarement. En tout cas, il avait encore l’esprit confus, après le concert de la veille. Il ne se souvenait plus bien de ce qu’il s’était passé. La technologie des concerts augmentés n’était pas encore tout à fait au point : le cinéma augmenté, qui permettait « d’entendre » les pensées des personnages, ne provoquait pas de tels effets secondaires.

Il remarqua qu’il était dans le canapé. Il se leva, alluma une lumière. Il ne fut qu’à moitié surpris de trouver Lena, qui dormait paisiblement dans son lit une place.

Les éléments s’assemblaient peu à peu dans sa tête. Le concert avait dû finir tard, après les derniers métros. Et en bus de nuit, l’appartement de Pierre était beaucoup plus facile d’accès que celui de Lena. Comme le concert avait été épuisant, Pierre avait dû proposer à Lena de dormir chez lui.

Enfin, c’était l’hypothèse la plus « propre ». Des milliers de scénarios étaient envisageables sur ce qui avait pu se passer entre eux deux.

Pierre chercha son portable, en quête d’éclaircissement. Il était dans la poche de sa veste – il y était resté du concert, probablement. Mais le téléphone était complètement déchargé.

Comme il sentait qu’il n’arriverait plus à se rendormir, il alla le poser sur la station de recharge. En attendant de pouvoir l’utiliser, il fit le tour du petit appartement, pour voir l’état dans lequel il était. Ils n’avaient gardé qu’un haut et des sous-vêtements. Enfin, du moins pour Pierre – Lena était à moitié recouverte d’un drap. De toute manière, il faisait trop chaud pour rester plus habillé. Les vêtements avaient été entassés sur une chaise. Et il régnait un désordre qui n’avait rien d’exceptionnel. Décidément, il n’y avait rien qui puisse lui indiquer ce qu’ils avaient pu faire – ou ne pas faire.

A une barre de chargement de la batterie, Pierre alluma son téléphone. Il espérait y dénicher un indice, mais il ne vit aucun message, aucune photo. Tout ce qu’il trouva, ce fut un enregistrement audio sans nom, qu’il n’avait jamais vu. Il alla à la salle de bain pour l’écouter sans réveiller son amie.

C’était à nouveau cette « Magda », qui lui donnait exactement les mêmes consignes – qu’il avait un peu oubliées, à vrai dire. Elle semblait sur le point d’ajouter quelque chose, mais l’enregistrement se terminait au milieu d’une phrase. Tout cela restait très mystérieux.

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