#25

Pierre retrouva Lena devant un bar, non loin de la salle de spectacle où se passait le concert. Ils préféraient se rejoindre ici, au calme, plutôt qu’au milieu d’une foule – où ils ne se seraient jamais trouvé.

Ils étaient très bien placés. Pierre avait dû prendre les tickets très tôt. A vrai dire, il ne s’en souvenait plus très bien. Ils essayèrent de parler, mais le brouhaha couvrait leur voix. Finalement, les lumières s’éteignirent, et la première partie commença.

Comme souvent avec ce groupe, il fallait s’attendre à être surpris pour le choix de la première partie. Cette fois-là, c’était un jeune chanteur accompagné par un accordéon et une contrebasse.

Pierre avait toujours trouvé l’accordéon très émouvant, quoiqu’un peu vieillot. On n’en trouvait plus guère, maintenant, et le son de l’accordéon restait attachait aux images d’un temps révolu. En particulier, il lui rappelait une ville sur laquelle il avait vu beaucoup de documentaires, dans la vieille Europe.

Pourtant, ici, allié à la voix du chanteur et à une contrebasse très rythmique, la musique prenait un tour plus moderne et universel. Elle faisait vibrer en lui quelque chose de profond, d’assez primitif, d’une certaine manière. Il aimait bien – plus que son amie, visiblement.

Pour la deuxième partie, le concert de Sonalyse à proprement parler, ils rallumèrent leurs téléphones portables et lancèrent l’application Amplyse. Pierre avait aussi amené des casque spéciaux, qui amplifiait encore les effets de la musique augmentée.

Le concert débuta. C’était, somme toute, de la musique assez « classique », très travaillée, reposant sur de l’électronique, des instruments acoustiques et des percussions corporelles. Mais ce qui rendait l’expérience vraiment novatrice et intéressante, c’était la musique augmentée. Via leur téléphone portable, les spectateurs recevaient des pensées synchronisées avec la musique. Des images, des caresses, et même des odeurs, étaient ressenties comme des vraies alors qu’elles n’existaient que dans l’esprit des auditeurs. Et la saturation de tous les sens, dans un tourbillon de sensations imaginaires plongeait Pierre dans une sorte de transe exquise, qui balayait toute autre pensée et faisait goûter pour quelques heures à une extase totale.

Posté dans 2012 - Révolutions | Commenter

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