#23

– Ah, tu es réveillé !

Pierre venait de reprendre ses esprits. Il était allongé au milieu d’un chalet en bois. C’était une femme, assise dans un fauteuil, qui avait parlé. Elle portait une robe rouge, et souriait gentiment.

Il eut un mouvement instinctif de recul en voyait le feu qui brûlait dans la cheminée. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait une nouvelle aversion pour cet élément.

– Mais… où suis-je ? demanda-t-il.

– Dans la maison du grand cerf. Tu sais, celui de la chanson – elle fredonna une comptine. On t’a amené ici après tes aventures de la nuit dernière.

– De quoi parlez-vous ? Et d’abord, qui êtes-vous ?

Le visage de la jeune femme se fit subitement plus grave.

– Ah ? Tu ne te souviens de rien ? Tu ne te souviens pas de tes rêves ?

– Non, jamais. Pourquoi, je suis en train de rêver, là ?

– Ah, c’est embêtant, cette anoniromnésie… Bon, on va trouver une solution.

Pierre était totalement perdu. A ce moment-là, une porte s’ouvrit, et une femme-biche entra dans la pièce. Elle amenait du thé, avec des biscuits.

– Ah, bonsoir ! dit-elle. Vous vous sentez mieux ?

– Très bien, merci. Même si j’avoue ne rien comprendre à ce qui m’arrive.

– Vous prendrez bien un peu de thé ?

– Volontiers.

Pierre n’aimait pas spécialement le thé, mais ce n’était pas le moment de se montrer tatillon.

– Saveur églantier, avec un peu d’écorce de bouleau. Comme vous les aimez, ma chère Magda.

– Oh, merci beaucoup ! répondit-elle

Magda. Ce nom ne lui était pas inconnu. Ils laissèrent un peu leur thé refroidir, et le burent en silence. C’était une expérience intéressante. Soudaine, Magda s’exclama :

– Je sais ! Tu n’as pas ton téléphone portable sur toi, par hasard ?

– Euh, non…

– Mince. Il ne me reste plus qu’à tout écrire. Mais ç’aurait été mieux expliqué oralement. A moins que…

Elle se leva, sortit de la pièce, et revint quelque minutes plus tard avec un papier plié en quatre.

– Voilà, met ça dans ta poche. L’essentiel y est. Et surtout, suis bien les consignes, demain matin.

Il acquiesça, interloqué. La femme-biche proposa ensuite un jeu de société, et ils finirent la nuit à jouer aux petits chevaux, devant un feu de bois. Jusqu’à ce que Pierre s’assoupisse.

Posté dans 2012 - Révolutions | Commenter

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