#6

Il était bientôt deux heures de l’après-midi, et Pierre se rendit compte qu’il avait faim. Mais il ne voyait rien d’ouvert autour de lui. Il se résolut alors à rentrer, et, pour plus de sécurité, prit le passage par lequel il était arrivé.

Une des fenêtres de la ruelle était cette fois-ci éclairée, mais le verre dépoli ne laissait rien voir de l’intérieur. Il toqua – et regretta aussitôt son geste. Une voix rauque lui répondit, le faisant sursauter.

– Crrrrrââââ ! Fichlecamp ! Crrrrââââ !

Manifestement, c’était la voix d’un perroquet. Il n’en était pas moins surpris, et, à vrai dire, un peu effrayé. Il se dépêcha de regagner l’entrée, et ne se calma qu’après avoir un peu marché dans le quartier.

Il s’acheta ensuite un sandwich, qu’il mangea en rentrant. Son bon sens de l’orientation lui permit de retrouver son chemin facilement – heureusement, car la géolocalisation était toujours indisponible, empêchant tout accès à la carte. C’était mal fait.

Il repensa à ce qu’il avait vu, et cela lui semblait de plus en plus étrange. Tout un quartier désert, fermé, en pleine journée, et en semaine : cela n’avait pas de sens ! Tout comme la ruelle d’accès, beaucoup trop longue et sinueuse pour une ville. Il regretta de n’avoir pas pensé à prendre un photo, qui aurait attesté la véracité de ce qu’il avait vu. Après tout, il aurait tout aussi bien pu imaginer cette visite, comme un rêve si réel qu’on le confondrait avec la réalité. Il se résolut de retourner à cet endroit quand il le pourrait. Il se sentait à la fois mal-à-l’aise et fasciné par ce lieu.

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