#2

Pierre marcha un long moment à travers la fête foraine. De temps en temps, il s’arrêtait à l’une des attractions. Il abattit ainsi trois hologrammes de canards, se fit quelques frayeurs dans le train de la peur, et quelques amis en auto-tamponneuse.

Il n’avait pas les idées claires, et se laissait porter par les mouvements de la foule. Il se laissait absorber par la fête, ce lieu où depuis des siècles, on venait vider son esprit.

Peu après une heure du matin, il se décida à quitter les lieux. Il descendit dans le métro, ignora les publicités en relief qui l’interpellaient pour lui vanter les mérites d’un déodorant ou d’une voiture, et s’assit sur le bord du quai.

Le métro était relativement calme, à cette heure. Quelques personnes qui, comme lui, revenaient de la fête foraine ; un ivrogne qui parlait dans sa barbe ; un groupe de jeunes qui commençaient leur soirée.

Un panneau d’affichage montrait les unes des journaux : visiblement, ce qui faisait les gros titres de ces derniers jours, c’était l’effondrement d’un gratte-ciel à la pointe de la modernité, sur une île du sud. Il n’y avait toujours aucune explication à cela…

Le portable de Pierre vibra. Un de ses amis l’invitait à une fête. Fatigué, il déclina. La seule chose dont il avait envie, c’était d’un bon sommeil.

Il se sentait vide. Ou plutôt, il sentait un vide en lui. Comme si quelque chose d’important avait disparu. Ses souvenirs de ces derniers jours étaient très confus, seule lui restait une impression de malaise, de mal-être.

Une rame de métro interrompit ses réflexions. Il entra, s’assit, et ne pensa plus à rien. Le train démarra et s’engouffra silencieusement dans les entrailles de la ville.

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